Un attentat-suicide a frappé aujourd’hui la ville turque de Suruç, à proximité de la frontière et de la ville syrienne de Kobané, tuant au moins 28 personnes et en blessant une centaine, selon le ministère de l’intérieur turc. La déflagration s'est produite dans le jardin d'un centre culturel, située à une dizaine de kilomètres de Kobané d'où les djihadistes de l’EI ont été chassés en janvier après quatre mois d'intenses combats face aux milices kurdes de Syrie. Une délégation de 300 membres de la Fédération des associations des jeunes socialistes participaient dans le jardin du centre Amara à une conférence de presse avant de se rendre à Kobané, en Syrie, de l’autre côté de la frontière.

Nos camarades du SGDF (jeunes communistes en Turquie), avant de partir aider à la reconstruction de Kobané ont donc été victimes d'un attentat terroriste, 28 jeunes sont décédés. Peu après, 2 combattants kurdes ont eux aussi été victime d'un attentat à Kobané. Nous pouvons sans hésitation déclarer qu’il y a de « fortes raisons » de penser que le groupe Etat islamique (EI) est responsable de l’attentat. Je souhaitais aujourd’hui au nom du PCF de Nantes vous apporter tout notre respect et nos condoléances. 30 vies innocentes ont aujourd’hui été enlevées, 30 raisons de pleurer mais surtout 30 raisons de plus de se battre plus que jamais contre l’islamisme, l’obscurantisme, et pour le droit du peuple kurde à son auto détermination.

Cet attentat intervient après plusieurs mois de combats menés avec courage et détermination, par les combattantes et les combattants kurdes qui ont chassé l’Organisation de l'Etat islamique (Daesh) et libéré la ville la ville de Kobane en début d’année. Le PCF avait à l’époque salué cette victoire de la liberté, de la démocratie et de l’égalité réalisée aux prix d’immenses sacrifices des YPG, du PKK, de l’ensemble du peuple kurde et de la population de Kobané. Nous avions pesé de tout notre poids avec nos élus, nos militants, nos réseaux pour mettre en lumière le sort réservé aux kurdes, aux progressistes et aux hommes et femmes qui ont décidé de vivre debout ! Debout face à la barbarie, debout pour leurs droits politiques et culturels que nous soutiendrons toujours. La lutte d’un peuple oppressé est la lutte de tous les communistes, de toute la gauche, de toute l’humanité.
Le succès et la victoire de Kobané ont marqué aussi l’échec des forces régionales – comme la Turquie, le Qatar ou l’Arabie saoudite - qui, par leur double jeu, ont soutenu à bout de bras les forces obscurantistes de Daesh. Cet attentat vient nous rappeler que le combat continue.
Le PCF réclame sans attendre du gouvernement français de sanctionner les puissances complices de la barbarie et de soutenir les forces démocratiques en agissant notamment pour retirer le PKK de la liste des organisations terroristes de l'Union européenne. Nous n’oublions pas que le gouvernement turc soutient l’EI en Syrie contre le gouvernement de Bachar Al-Assad et contre les Kurdes de Syrie. Il se garde aujourd’hui de rejoindre la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre l’EI. Il craint la montée en puissance des milices kurdes syriennes, depuis qu’elles sont devenues le meilleur allié au sol de cette coalition.
L'urgence est d'apporter toute notre solidarité aux milliers de réfugiés kurdes, d'aider à la reconstruction de la ville et au retour en toute sécurité des réfugiés.

Le PCF continuera à être aux côtés des artisans de la paix et, en particulier, du peuple kurde. Comme le rôle de la résistance de Stalingrad contre le fascisme pendant la Deuxième Guerre Mondiale, la résistance de Kobané a joué et joue encore un rôle déterminant pour changer le cour de la guerre. Ni les bandits de Daesh, ni la Turquie et les autres forces qui sont derrière Daesh n'atteindront leur but. Tous unis jusqu’à la victoire.