Nul n’ignore ici les fragilisations qu’ont pu provoquer certaines réformes de l’éducation, les phénomènes d’exclusion, de déscolarisation, ou de décrochage découlant de la crise économique et sociale que nous connaissons prendre à la fois la mesure des responsabilités qui sont celles de la collectivité mais aussi de l’importance d’être à l’écoute des différents acteurs institutionnels ou associatifs du monde de l’éducation, comme des parents et des jeunes. Soyons clairs, pour les élus communistes, la question de l’école, de la réussite éducative des enfants et des jeunes passe par une politique de l’Education nationale ambitieuse.

La politique de la ville en la matière ne saurait, à elle seule, résoudre des difficultés qui découlent de la responsabilité de l’Etat. Pour autant, dans les domaines clairement identifiés de la lutte contre les inégalités, de l’offre périscolaire, de la continuité éducative, de santé scolaire, la ville, en partenariat avec l’ensemble des partenaires de la communauté éducative peut contribuer à mener une politique d’accompagnement et de suivi d’autant plus efficace qu’elle associera effectivement l’ensemble des acteurs. . La mise en place d’un conseil nantais de la réussite éducative nous paraît à cet égard une proposition tout à fait intéressante pour s’inscrire dans une dynamique permettant l’évaluation permanente des politiques conduites.

La ville a su maintenir un service public de qualité dans un contexte de ressources en perte de dynamisme : c’est 420 millions d’euros qui ont été investis sur le territoire nantais de 2008 à 2013. La réaffirmation de ce choix à l’occasion de ce débat d’orientations budgétaires pour 2015 nous paraît donc nécessaire.

En effet, le budget 2015 de l’Etat confirme le cap libéral que l’exécutif a choisi et assume. Le soutien à la compétitivité des grands groupes financiers est devenu la priorité au détriment des moyens consacrés aux besoins humains, aux services publics, aux dépenses sociales, aux équipements et services de proximité sur nous mettons en œuvre dans nos collectivités.

La première priorité est de garantir en matière de fonctionnement les emplois et les postes nécessaires à l’accomplissement d’un haut niveau de service public. La seconde est d’assurer un niveau d’investissement élevé et comparable à celui des six dernières années, c'est-à-dire 400 millions d’euros d’ici 2020.

En février dernier, l’Assemblée nationale a définitivement adopté la loi de programmation pour la ville et la cohésion sociale. Ce texte en finit avec les zones urbaines sensibles (ZUS) et les contrats urbains de cohésion sociale (CUCS). Tous ces acronymes sont remplacés par un unique classement : les « quartiers prioritaires », qui sont au nombre de 1 200.

Les élus communistes apprécient une évolution législative garantissant la solidarité nationale et locale envers les quartiers défavorisés et leurs habitants, rompant ainsi avec le dispositif Borloo. Il nous faudra être attentif à leur traduction dans les plans d’actions, dans un contexte budgétaire tendu pour nos collectivités, compte tenu de la diminution de moitié par l’Etat des quartiers prioritaires et par moitié également des moyens consacrés. La précarité de masse, le chômage, la pauvreté restent des plaies endémiques  contre lesquelles les pouvoirs publics ont la responsabilité de lutter.

On retrouve des fondamentaux bien contestables dans le rapport de la Chambre régionale des Comptes qui propose de soumettre Royal Deluxe à la sacrosainte « concurrence libre et non faussée ». C’est évidemment abscond puisqu’il s’agit non pas de fournir un spectacle après l’appel d’offre mais d’accueillir en résidence une compagnie dont le rayonnement n’est plus à prouver, qui se marie aujourd’hui à l’identité de la ville et dont l’impact économique de la dernière représentation a été de 3 millions d’euro pour un financement de la ville d’un million d’euro.

Notre région bénéficie d’une véritable filière culturelle avec 446 millions d’euros, avec 4065 salariés et 2350 intermittents, auxquels je veux adresser à nouveau tout notre soutien dans le combat courageux qu’ils mènent pour protéger leur statut et la création culturelle. Le rapport laisse parfois entendre que les montants affectés sont inéquitables, voire hasardeux ou disproportionnés. Revenons à la réalité, dans la 6e ville de France, le montant total du budget culture est au 6e rang national.  Peut-on s’étonner qu’une scène nationale (Lieu Unique), qu’un opéra ou qu’un orchestre national, dans une ville bénéficie de larges financement ? D’autant que la chambre régionale des comptes note elle-même que ce sont dans ces structures que la part spectateur est la plus basse. Voilà donc un effet tarifaire immédiat lié à des choix publics en plus du dispositif Carte Blanche ou encore les grands évènements gratuits comme les RDV de l’Erdre ou les spectacles Royal Deluxe qui touchent un public large et différent des usagers et abonnés des lieux de culture. Dans le nouveau cycle impulsé par la nouvelle majorité, nous voulons revisiter nos politiques culturelles et nous voulons le faire dans la sérénité, dans le dialogue permanent avec les acteurs, sans opposer les structures et sans pression d’aucune sorte. 

​La création de la monnaie locale SoNantes sur la ville de Nantes, est pour les élus communistes une démarche intéressante permettant de défendre les principes liés à l’économie sociale et solidaire Nous pourrions ajouter qu’en période de crise, dans un contexte macroéconomique particulièrement dégradé, la création d’une devise locale complémentaire permet à l’économie réelle de continuer à fonctionner et aux habitants de répondre à leurs besoins les plus primaires : manger, se vêtir, se loger, se déplacer, se chauffer….  L’histoire du Crédit Municipal de Nantes trouve là une nouvelle étape venant se greffer à d’autres activités sociales développées ces dernières années : microcrédits, rachat de crédits, financement des associations, épargne solidaire. Le prolongement de ces missions au service du développement économique du territoire intégrant un projet de monnaie locale va à cet égard plutôt dans le bon sens. C’est pourquoi les élus communistes soutiennent la démarche.

 Il convient cependant de nuancer notre appréciation globale sur le phénomène des monnaies locales. Ainsi, dans un contexte de difficultés croissantes de nombre de nos concitoyens, il est clair qu’en toile de fond, se pose la question du pouvoir d’achat, avec ou sans monnaie locale. En outre, la question se pose des publics que cela va concerner : quels utilisateurs, quels commerçants pour répondre à quels besoins ? Il y a là selon nous un vrai enjeu de démocratisation. Pour autant, les élus communistes soutiennent ce projet en l’inscrivant dans la perspective d’un projet démocratique, d’un outil d’éducation populaire visant à inciter les gens à se réapproprier leur argent, en leur permettant de  prendre conscience que la monnaie est un objet politique.

La ville, après le choix du conseil général d’adopter cette démarche visant à mettre en  service un nouveau parc éolien, n’est consultée qu’au titre de sa participation au conseil d’administration de la SELA.  Nous le savons bien, c’est le Grenelle de l’environnement, qui fixe à 23 %  la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie en 2020.

La participation de la SELA nous est présentée comme nécessaire pour le financement du projet à la demande du développeur. C’est bien ce sur quoi le bât blesse. La dérégulation du marché de l’énergie en Europe fait qu’aujourd’hui un marché extrêmement juteux se développe sur le dos du principal fournisseur d’énergie, EDF, laquelle entreprise doit racheter cette énergie. Les conséquences, d’une manière générale, par an et par ménage, de ces montages financiers ne sont pas neutres. Aussi, si les élus communistes reconnaissent l’importance de contribuer au financement de la diversification des sources énergétiques, il convient de modérer notre optimisme quant à ces montages financiers extrêmement juteux pour des opérateurs privés assez peu scrupuleux. C’est la raison pour laquelle nous nous abstiendrons sur cette délibération.

L’adaptation de la société au vieillissement de sa population est enjeu qui a déjà fait l’objet de nombreuses études. La ville de Nantes s’est engagée pour sa part dans cette démarche visant à maintenir dans leur domicile les personnes se rapprochant de l’âge requis ou ayant des difficultés de mobilité. A l’issue d’une première convention avec Nantes Habitat engagée en 2008 au terme de laquelle 1 000 logements bleus ont été adaptés et dédiés aux personnes de plus de 65 ans, cette nouvelle convention d’objectifs vise la période 2014-2016. Dans le logement social, où le vieillissement des locataires est réel, il est important que les bailleurs sociaux intègrent la problématique de l’adaptation dans leur politique.

Ainsi l’instauration de quotas d’objectifs de logements adaptés dans les constructions neuves mériterait une généralisation sur tous les territoires sous l’égide de l’Etat, le vieillissement, les questions de mobilités qui y sont liées nécessitent une action politique à la hauteur de cet enjeu de société.

Intervention de Marie-Annick BENATRE au conseil communautaire du 15 décembre 2014 sur le contrat de ville cadre 2015-2020, convention gestion urbaine et sociale de proximité.

Intervention de Aymeric SEASSAU au conseil communautaire du 15 décembre 2014 sur le débat d’orientation budgétaire 2015.

Intervention de Groupe PC au conseil communautaire du 15 décembre 2014 sur le nouveau pacte métropolitain pour une nouvelle ambition communautaire.

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