On retrouve des fondamentaux bien contestables dans le rapport de la Chambre régionale des Comptes qui propose de soumettre Royal Deluxe à la sacrosainte « concurrence libre et non faussée ». C’est évidemment abscond puisqu’il s’agit non pas de fournir un spectacle après l’appel d’offre mais d’accueillir en résidence une compagnie dont le rayonnement n’est plus à prouver, qui se marie aujourd’hui à l’identité de la ville et dont l’impact économique de la dernière représentation a été de 3 millions d’euro pour un financement de la ville d’un million d’euro.
Notre région bénéficie d’une véritable filière culturelle avec 446 millions d’euros, avec 4065 salariés et 2350 intermittents, auxquels je veux adresser à nouveau tout notre soutien dans le combat courageux qu’ils mènent pour protéger leur statut et la création culturelle. Le rapport laisse parfois entendre que les montants affectés sont inéquitables, voire hasardeux ou disproportionnés. Revenons à la réalité, dans la 6e ville de France, le montant total du budget culture est au 6e rang national. Peut-on s’étonner qu’une scène nationale (Lieu Unique), qu’un opéra ou qu’un orchestre national, dans une ville bénéficie de larges financement ? D’autant que la chambre régionale des comptes note elle-même que ce sont dans ces structures que la part spectateur est la plus basse. Voilà donc un effet tarifaire immédiat lié à des choix publics en plus du dispositif Carte Blanche ou encore les grands évènements gratuits comme les RDV de l’Erdre ou les spectacles Royal Deluxe qui touchent un public large et différent des usagers et abonnés des lieux de culture. Dans le nouveau cycle impulsé par la nouvelle majorité, nous voulons revisiter nos politiques culturelles et nous voulons le faire dans la sérénité, dans le dialogue permanent avec les acteurs, sans opposer les structures et sans pression d’aucune sorte.